La Renaissance

La Renaissance : les arts, quelques découvertes scientifiques, catholiques et protestants.

Le mot « Renaissance» caractérise une révolution culturelle de l’Europe, qui prend plusieurs aspects : 

  •  Une révolution esthétique : la renaissance artistique
  •  Un mouvement intellectuel : l’humanisme
  •  Une réforme religieuse

La renaissance se caractérise par une profonde modification de la vision de l’homme, sur sa condition, sur le monde, sur ses rapports avec dieu. Elle marque la naissance d’un esprit scientifique. Ces bouleversements sont facilités par le développement des moyens de communication et de diffusion des idées et des savoirs symbolisés par l’invention de l’imprimerie.

LA RENAISSANCE ARTISTIQUE
Italie : berceau de la Renaissance
• Mouvement initié à Florence. Porté par l’architecte Brunelleschi, auteur de la coupole de l’église Sainte Marie-des-Fleurs, les sculpteurs Ghiberti qui réalise les portes en bronze du baptistère et son assistant Donatello auteur d’un David (sculpture en bronze) qui rivalise avec celui de Michel-Ange. En peinture, Masolino et Masaccio sont les précurseurs du dessin vrai et de l’anatomie exacte que Botticelli, Fra Angelico, portent à la perfection.
• 2ème foyer : Rome. Avec Michel-Ange sculpteur du tombeau inachevé de Jules II et peintre de la chapelle Sixtine ; avec Donato Bramante architecte de la nouvelle église St Pierre et avec S.Raphael qui s’y installe à partir de 1509.
• Puis Venise, avec une attention à la lumière et aux couleurs dont témoigne l’art de Giovanni Bellini. Tintoret et Véronèse font de la Sérénissime un foyer artistique renommé.
• La précocité de l’Italie tient, en partie, au mécénat des riches et puissantes
familles telles les Médicis, Pazzi, Strozzi, à Florence ; Visconti et Sforza à Milan…

De nouveaux codes esthétiques
Valorisation de l’Homme et exaltation de la beauté au naturel (la Piéta, de
Michel-Ange) et la beauté idéale (l’Homme de Vitruve, Léonard de Vinci).
Répertoire architectural (frontons, colonnes…) et inspiration (personnages
mythologiques…) puisés dans l’art Antique. Maîtres mots ==> Equilibre et
Harmonie.
• Invention par les peintres de la perspective linéaire (points de lignes de fuite) pour
mieux représenter le réel et tardivement le clair-obscur.
• Recherche de la maîtrise des formes, des volumes, de la symétrie des façades avec
fenêtre à meneaux (château de Chambord) et escalier ajouré en façade (Blois) par
les architectes.
• Les artistes de la Renaissance excellent en géométrie.
Art du portrait ==> caractérise la Renaissance. Correspond à un fort désir d’exister
en tant qu’individu, dans un réel physiologique et historique. (Portrait du Duc et de la
Duchesse d’Urbino – Piero Della Francesca)

La Renaissance en France
• Débute avec l’arrivée d’Amboise, sous Charles VIII en 1495, d’artistes et artisans napolitains.
François 1er, prince élevé dans le culte de l’humanisme, fait du Val de Loire une Toscane Française avec des particularités (art du jardin, architecture – Blois, Amboise et Chambord, arts décoratifs, sculpture).
• Un trait commun relie l’art français à l’art d’Italie : le souci de l’exactitude. Aussi de nombreux artistes (Piero della Francesca, La Flagellation, fresque réalisée vers 1450) mettent mathématiques et géométrie au service de l’art.

La renaissance correspond au désir conscient de l’élite artistique et scientifique de renaître par un retour aux modèles et sources de l’Antiquité classique. Désir nourri du projet de dépasser les héritages. Elle apparaît en Italie au XV° siècle (Quattrocento) pour s’y épanouir au XVI° siècle (Cinquecento) et début du XVII°siècle. Elle se diffuse en Europe, marquant une alternative à l’esthétique (« le gothique ») et la pensée (« la scholastique ») médiévales.

LA RENAISSANCE SCIENTIFIQUE

L’Humanisme
• A partir du XV° siècle, le terme humaniste caractérise un intellectuel qui aime la vie, qui croit à la bonté de la nature, au progrès et à l’homme.
• L’Humanisme naît en Italie au début du XIV avec Pétrarque qui redécouvre la culture de l’Antiquité. A la findu XV, l’Humanisme se répand en Europe grâce à l’imprimerie, alors que les Européens s’ouvrent au monde (découverte de nouveaux océans, continents, civilisations…)
• De 1530 à 1630, la culture humaniste se diffuse dans toute la société alors que s’ébauche une « révolution scientifique » symbolisée par Galilée et Descartes. L’humanisme trouve son origine dans la culture des cours et des cités italiennes ou l’art d’écrire et l’art oratoire sont indispensables à la vie politique.
Les Humanistes redécouvrent l’Antiquité ==> après la crise de Constantinople par les Turcs en 1453, des savants et lettrés byzantins se réfugient en Italie et y apportent des manuscrits anciens. Les humanistes apprennent les langues anciennes, étudient les textes antiques et les traduisent dans les langues parlées. Ils réalisent les premiers textes bibliques, élaborent des dictionnaires… On leur doit la restauration des savoirs de l’Antiquité : la physique d’Aristote, la géométrie d’Euclide, l’astronomie de Ptolémée, la médecine de Galien… mais ils innovent par l’expérimentation et l’observation.
Les Humanistes ont une vision optimiste de l’homme ==> l’homme peut, grâce à l’étude des lettres, dominer ses passions, atteindre la sagesse et s’améliorer. Ces intellectuels échangent leurs idées par des voyages, par des correspondances en latin qui est la langue des lettrés, et par l’imprimerie : C’est la « République des lettres ».
Les Humanistes sont curieux de tout et leurs centres d’intérêts sont variés ==> Erasme de Rotterdam se préoccupe de la morale et de la religion, l’Italien Machiavel de l’Art de gouverner. Ils observent la nature pour en comprendre les lois. L’esprit scientifique s’ébauche. L’anatomie et la chirurgie progressent (Vésale et Ambroise Paré). L’astronomie est révolutionnée par le Polonais Copernic qui découvre que la terre tourne autour du soleil contrairement à l’enseignement de l’Eglise. Ils restent des esprits chrétiens.
Les Humanistes se préoccupent de la formation de l’individu et proposent une manière nouvelle d’enseigner ==> la contrainte est remplacée par l’intérêt pour le savoir : étude des langues, rhétorique, géométrie, arithmétique, astronomie, musique, droit, médecine… ; programme que l’on retrouve chez Rabelais (Pantagruel, 1532). Montaigne insiste sur « une tête bien faite plutôt que bien pleine ». Savoir par cœur ne doit pas exonérer de comprendre.

Quelques découvertes scientifiques

Eveil de la médecine

André Vésale (1515-1565), médecin de Charles Quint, publie en 1543 de humani corporis fabrica. Il y affirme que la structure humaine ne peut être observée que sur l’homme ce qui fait scandale parce qu’impliquant la dissection de cadavres que l’Eglise condamne. Ambroise Paré (1509-1590), considéré comme le père de la chirurgie moderne et médecin de François 1er est connu pour avoir introduit la ligature des artères au lieu des les cautériser lors des amputations. Il élabore son savoir et ses observations, notamment sur les champs de bataille. Lecteur de Gallien et d’Hippocrate, il s’en détache à la suite d’expérimentations. 

Astronomie :
Nicolas Copernic (1473-1543), médecin, astronome, humaniste doute de la pertinence du modèle en vigueur de Ptolémée et remet en cause le géocentrisme. A la suite d’observations, il propose un contremodèle, dit héliocentré dans lequel le soleil occupe le centre de l’Univers alors que la Terre opère une double révolution sur elle-même en 24h et autour du soleil en un an.
Galilée, confirme la « révolution » copernicienne et publie ses conclusions. Accusé d’hérésie et de parjure à l’adresse des Ecritures saintes, menacé de torture, il prononce en 1633 une abjuration préparée par l’Eglise. Il est condamné à la prison mais la sentence s’assouplit au fil des années.

• L’imprimerie :
 Vers 1450, Gutenberg, imprimeur de Mayence, met au point 4 innovations : l’utilisation d’une matrice avec des caractères mobiles de plomb ; le papier, inventé par les Chinois, qui remplace le parchemin ; l’emploi d’une encre grasse qui marque le papier ; une presse souple qui évite de percer le papier avec les caractères de plomb. Succès rapide. Apparition d’ateliers d’imprimerie dans les grandes villes et près des universités. Augmentation du nombre de livres en circulation. L’imprimé devient un outil de diffusion pour les Humanistes et pour les réformateurs protestants.

CATHOLIQUES ET PROTESTANTS

Réformes protestantes
• A la fin du Moyen-âge, les famines, la peste, les guerres provoquent la crainte de l’enfer. Cette angoisse se traduit artistiquement par la multiplication des scènes macabres. Chacun essaie d’assurer son salut envénérant les saints ou en achetant des indulgences. L’Eglise promet le pardon des péchés contre une somme d’argent. Le clergé s’enrichit, le pape se veut l’égal des rois, il vit dans le luxe et joue un rôle politique. L’Eglise ne répond plus aux besoins de l’homme d’être rassuré spirituellement.
Martin Luther (1483-1546), moine allemand, propose une réforme de l’Eglise. Dans les 95 thèses publiées en 1517, il condamne la pratique des indulgences et affirme qu’il faut croire aux paroles de Jésus de l’écriture sainte. L’homme est juste non en achetant des indulgences mais par sa foi en Dieu. En 1520, il est déclaré hérétique et est excommunié. Il reçoit le soutien des princes allemands qui voient dans le pape un obstacle
à leur autorité. Luther fonde la première Eglise protestante qui ne reconnaît que 2 sacrements (le baptême et la communion) et permet le mariage des pasteurs. Luther traduit la Bible en allemand.
Pierre Calvin (1509-1564), en France, reprend les principales idées de Luther et va plus loin. Dieu réserve sa grâce à un petit nombre d’hommes ; c’est la doctrine de la prédestination. Obligé de se refugier à Genève, il y impose un régime sévère.
• Les discours de Luther ou de Calvin se répandent car ils ont un effet désangoissant : « Dieu sauve gratuitement ». Seule la foi rend le pêcheur juste. Les indulgences, le culte des saints ou de la Vierge, le clergé ne servent à rien. Seule la Bible, permet d’accéder à la vérité. Cette doctrine protestante délivre l’homme de son sentiment de culpabilité devant le péché et lui donne l’espérance d’être sauvé.
• L’unité religieuse de l’ouest de l’Europe est brisée. La chrétienté se divise entre réformateurs (luthériens, calvinistes) et catholiques fidèles à Rome.
• La Suisse, les Provinces-Unies, l’Angleterre, l’Ecosse, l’Allemagne du Nord et de l’Est, les pays scandinaves sont passés au protestantisme. L’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Autriche, la Pologne sont restés catholiques. La France est une exception : pays à majorité catholique, elle a des minorités protestantes dans le sud et le sud ouest. La « chrétienté » unie du Moyen-âge fait place aux Etats-nations, constitués sur la base de l’unité
de la foi, qui ignorent la tolérance.

Réactions de l’Eglise Catholique face aux réformes protestantes
La contre réforme ==> l’Eglise catholique lutte contre les protestants. Ils sont considérés comme des hérétiques par le tribunal de l’Inquisition et peuvent être brûlés. L’Eglise interdit les livres contraires à la doctrine chrétienne. Des princes catholiques prennent les armes contre les protestants. La France est déchirée par les guerres de religion de 1562 à 1598.
La réforme catholique ==> l’Eglise se réforme. Un nouvel ordre religieux, la Compagnie de Jésus, est fondé en 1537 par Ignace de Loyola. Les Jésuites se mettent au service du pape pour faire triompher le catholicisme dans le monde. Ils créent des collèges pour instruire les enfants des classes dirigeantes.
• En 1545, le pape Paul III réunit un concile dans la ville de Trente en Italie du Nord. Il réaffirme les dogmes rejetés par les protestants, prévoit la création des séminaires pour former un clergé de qualité. Un catéchisme et un missel (livre permettant de célébrer la messe) sont rédigés pour l’instruction religieuse des fidèles.
• En réaction contre l’austérité des temples protestants, de somptueuses églises sont construites pour impressionner les fidèles : il faut proclamer la gloire de dieu et la puissance de la religion catholique. C’est le début de l’Art Baroque.

Guerres de religion
• Des guerres de religion ravagent l’Allemagne (1522 à 1555), les Pays-Bas (1568-1609), la France (1562-1598).
• En France, 8 guerres se succèdent entrecoupées de trêve. Début du conflit en 1562 avec le massacre des protestants de Wassy (Champagne) par les troupes de François de Guise ; 1567 la « michelade » massacre de prêtres catholiques par des protestants à Nîmes ; 1572 massacre de la St Barthélémy à Nîmes (durant le mariage d’Henri de Navarre et de Marguerite de Valois, les principaux dirigeants protestants sont assassinés par les hommes du Duc de Guise)… L’intervention de puissances étrangères (Orange, Angleterre, Espagne,Toscane) en fait un conflit international.
• Elles s’achèvent avec l’édit de Nantes(30 Avril 1598) qui instaure une tolérance civile limitée. http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Nantes/134720

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