Les Lumières

LE MOUVEMENT

• Le mot « Lumières » commence à être utilisé dans le premier quart du XVIII° siècle en Europe pour désigner les débats sur la théologie et la science.
Mouvement intellectuel qui regroupe les philosophes (« amis de la sagesse ») ==> aboutissement d’une évolution commencée avec l’humanisme. Propose la libération de l’homme par la connaissance. Fait appel à la raison et à l’esprit critique (Kant) pour étudier la société et s’émanciper des explications traditionnelles du monde.
• Les Lumières remettent en cause les idées anciennes, les traditions et les préjugés enseignés par l’Eglise. Au nom de la raison, les philosophes critiquent la religion, la monarchie absolue.
• La liberté est le thème central. Les Lumières définissent l’universalité de la liberté :
 Liberté individuelle (ils sont contre les emprisonnements arbitraires et la torture).
 Liberté de pensées (ils sont pour la tolérance religieuse, contre la censure)
 Liberté économique (ils sont contre les contraintes pesant sur la production et les échanges).
• Les débats portent aussi sur l’administration, les institutions, les institutions, l’économie, l’éducation, la justice, le droit etc…
La Raison et la croyance aux progrès fondent l’expérimentation scientifique et les progrès techniques. Lavoisier crée la chimie, Réaumur met au point le thermomètre à mercure, Benjamin Franklin le paratonnerre, etc…

LES PHILOSOPHES

• Le mouvement philosophique des Lumières a été porté par des figures multiples, variées et souvent fort différentes les unes des autres. Deux d’entre elles ont un peu plus de retentissement : celle de François Marie Arouet dit Voltaire et de Jean Jacques Rousseau.
Voltaire (1694-1778) ==> homme qui incarne le mieux le bouillonnement d’idées et de passions nouvelles du XVIII° siècle. Il lutte contre les injustices et l’intolérance. Admirateur du système anglais, il réclame une monarchie respectant la liberté individuelle et le partage du pouvoir entre le roi et les élites (nobles et bourgeois). Les lettres philosophies ou lettres anglaises sont une œuvre de Voltaire publiée en 1734 :
 Il est un « libéral », c’est-à-dire qu’il aime à écrire qu’un gouvernement n’a pas besoin d’être absolu pour faire la prospérité d’un pays et vante la richesse anglaise, fille de la liberté anglaise ; Le soutien à le cause de victimes de l’(in)justice de son temps : Jean Calas, Jean-Paul Sirvens et le Chevalier de la Barre. Il combat l’ « infâme » à savoir le clergé qu’il tient pour un obstacle à tous les progrès parce qu’enseignant la résignation et la contemplation. Il y voit surtout l’incarnation de l’intolérance chez les Jésuites dont l’ordre est interdit en France en 1763/1764.

Jean Jacques Rousseau(1712-1778) ==> plus jeune que Voltaire, plus pauvre aussi :
 Il ne voit pas dans le progrès technique un progrès de la civilisation. Tout au contraire, il soutient dans le Discours sur les Sciences et les Arts et dans le Discours sur l’Inégalité (1750-1753) que l’homme était bon à l’état de nature. Ce prétendu progrès introduit ou aggrave l’inégalité entre les propriétaires et les autres. Dans le Contrat Social, il pose les principes d’un régime libéral sinon démocratique qui assurerait la Liberté et l’Egalité en distinguant qui est le Peuple en charge de faire la Loi, du Gouvernement missionné pour la
faire appliquer quelle que soit sa forme monarchique, aristocratique ou démocratique.
Avec la nouvelle Héloïse (1761) et l’Emile (1762), il exprime un respect pour le sentiment religieux mais en dehors de toute adhésion à une Eglise, et, le primat de l’individu qui annonce le romantisme.

Montesquieu (1689-1755) ==> dans les Lettres persanes (1721) critique les mœurs des Français, dans De l’espritdes lois (1748), il propose une monarchie où les 3 pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire) seraient séparés.
• Les idées nouvelles utilisent différents canaux. L’Encyclopédie (rédigée entre 1751 et 1772), dirigée par Diderot et D’Alembert résume les idées des Lumières dans un grand dictionnaire de 17 volumes de textes et de 11 volumes de planches. Elle séduit la haute société noble et bourgeoise. Les idées nouvelles sont combattues par l’Eglise.

L’INFLUENCE DES LUMIERES
• A court terme, elles ont poussé Louis XV et Louis XIV à modérer l’influence de l’Eglise. Outre l’expulsion des Jésuites, on leur doit une reconnaissance de fait, puis de droit (1787) du protestantisme. En 1768, les dernières prisonnières de la Tour Constance à la Aigues-Mortes sont libérées.
• Dans le moyen terme, elles ont inspiré les révolutionnaires de 1789. La Déclaration de Droits de l’Homme et du Citoyen fourmille de références à la philosophie des Lumières.
• Dans le long terme, c’est toute l’histoire contemporaine non seulement française mais européenne qui est inspirée par les philosophes.

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